Le 29 décembre 2023 par Louise Bourget
Le saviez-vous ? Les minéraux feront leur grand retour dans le futur Muséum !
Missionné par le Muséum pour mener un vaste chantier d'identification dans les collections de minéralogie - collections qui comptent quelque 6 000 échantillons - Loïs Martinek, chercheur en pétrologie expérimentale, a accepté de se prêter au jeu de l'interview pour le blog du Muséum.
L.B. : Bonjour Loïs qu’est-ce qui t’as amené au Muséum ?
L.M. : Je suis un passionné de minéralogie, ça doit être pour ça. Je l’ai étudiée durant mon cursus. Et j’adore la pétrologie !
L.B. : Tu es docteur en pétrologie expérimentale si mes informations sont correctes ?
L.M. : Oui. D’ailleurs, je me souviens d’avoir mangé de la choucroute au self universitaire juste avant ma soutenance.
L.B. : La choucroute est bien passée ?
L.M. : La choucroute oui. La soutenance aussi.
L.B. : Parfait. Tu as donc obtenu ton doctorat en pétrologie expérimentale, mention digestion facile. Que fais-tu au Muséum du Havre ?
L.M. : Je suis ici pour identifier les minéraux des collections géologiques. Il y avait beaucoup d’erreurs d’étiquetage et d’identification, c’est le constat que nous avions fait avec Javier Parraga chargé de la collection de géologie.
L.B. : Comment effectues-tu ce processus ?
L.M. : « C’est fascinant, c’est une approche de la minéralogie à l’ancienne. J’utilise la dureté du matériau, le toucher, mes yeux et bien sûr la loupe binoculaire lorsque les yeux ne suffisent plus ! »
L.B. : Est-ce suffisant ?
L.M. : Cela fonctionne pour de nombreux minéraux. Cependant, parfois, sans accès à une analyse chimique approfondie, à une analyse structurale plus détaillée, ou aux rayons X, la distinction devient presque impossible.
L.B. : D’ailleurs, qu’est-ce qu’un minéral, Loïs ?
L.M. :Eh bien, si je devais le résumer, je dirais que c’est de la matière ordonnée. C’est la caractéristique essentielle d’un minéral. ET c’est ce qui le rend intéressant. Etant donné que c’est de la matière ordonnée qui ne change pas, on peut observer les mêmes formes reproduites à des échelles très différentes.
L.B. : Vraiment de toutes tailles ?
L.M. : Oui ! Le plus petit état cristallin mesure seulement quelques nanomètres, tandis que le plus grand… Je pense que c’était un gypse découvert dans les mines de Naica au Mexique. Il devait mesurer, si je me souviens, 14 mètres de long pour 1,50 mètre de large. C’est assez impressionnant.
L.B. : Effectivement ! Pourrais-tu nous présenter quelques éléments des collections du Muséum ?
L.M. : J’ai eu l’occasion d’observer une stibine et une gypse.. C’était remarquable, surtout par le contraste. Ces grandes aiguilles métalliques sombres et tranchantes, avec de petits pétales de gypse dorés posés dessus. Ca m’a particulièrement marqué.
L.B. : Certains minéraux peuvent vraiment être magnifiques, c’est vrai ! Peux-tu nous expliquer leurs autres vertus ou propriétés ?
L.M. : La plupart des sites remarquables de minéraux sont en réalité des mines, ce qui n’est pas anodin. Initialement, on ne recherche pas un minéral pour son esthétique mais pour son utilité. Par exemple, la lépidolite est très riche en lithium, et comme chacun sait, le lithium est actuellement très intéressant !
L.B. : Un mot sur leur futur exposition au Muséum ?
L.M. : Je ne dispose pas d’informations précises sur les spécimens qui seront inclus dans le futur parcours permanent. Mais, il est essentiel de les présenter aux publics. La minéralogie est une science fascinante. Je pense qu’il est bien utile de la comprendre tant les minéraux sont omniprésents dans notre environnement !
Interview menée par Louise Bourget - Photo : Cléa Hameury. Février 2024
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