Masque de cérémonie du Vanuatu

Objets extra-européens

Éthnographie
Dans les réserves

Apanage d’un homme de haut rang, ce type de masque apparaissait lors de certaines cérémonies secrètes liant les hommes à leurs ancêtres. Ces moments étaient interdits à la vue des femmes et des non-initiés.

Probablement réalisée à partir d’un bambou, l’armature du masque est recouverte en partie basse de pâte végétale constituée de liane râpée et pilée, mélangée à de la sève. Des peintures colorées y sont appliquées.

En partie haute, l’armature est couverte de toile d’araignée. L’usage de la toile d’araignée se retrouve principalement sur l’île de Malakula. Elle est le « tissu des ancêtres », et sa collecte dans la brousse est réservée à des hommes de prestige. Aux commissures des lèvres se trouvaient initialement deux dents de cochon, l’un des éléments marquant le grade de la personne liée à ce masque. Les yeux sont constitués d’opercules de turbo, coquillages dont la texture et les tons évoquent parfaitement des yeux humains.

Le peintre et sculpteur Alberto Giacometti écrit à propos des objets sculptés du Vanuatu (anciennement Nouvelles-Hébrides) : « La sculpture des Nouvelles-Hébrides est vraie, et plus que vraie, parce qu’elle a un regard. Ce n’est pas l’imitation d’un oeil, c’est là bel et bien un regard. Tout le reste est le support du regard » (Alberto Giacometti, 1990 - Ecrits. Paris, Hermann). Composé de matériaux particulièrement fragiles, ce masque a fait l’objet d’une restauration en 2013.

Fiche d'identité
  • Provenance : île de Malakula, archipel du Vanuatu (Mélanésie, Océan Pacifique)
  • Date : 19è siècle
  • Matériaux : bois, fibres végétales, pâte végétale, opercules de turbo, toile d’araignée
  • Dimensions : H 130 cm
  • N° d'inventaire : 2012.8.66
  • Mode d'acquisition : probable don à la ville du Havre fin XIXe siècle