Masque de deuilleur Kanak
Objets extra-européens
En Nouvelle-Calédonie, ce type de masque était réalisé à l’occasion du décès d’un chef. Sorte de substitut du défunt, le masque constituait l’un des symboles de la chefferie, au même titre que la Grande Case ou la hache cérémonielle.
Dans le nord de la Grande Terre, ce masque était porté lors de la cérémonie de deuil et personnifiait le chef décédé, l’ancêtre fondateur du clan ou l’esprit qui guide les morts vers l’autre monde. Le porteur du masque voyait à travers les dents espacées de la bouche. Les cheveux qui entrent dans sa composition sont ceux des deuilleurs, personnes proches du disparu. Les plumes proviennent de plusieurs oiseaux, dont le notou, sorte de grand pigeon.
L’usage de ces masques a disparu avec l’évangélisation.
Plusieurs sont conservés dans les collections européennes ; on les appelle souvent « apouéma », terme dérivé du mot « masque » en langue cèmuhi. Ceux-ci ont été rapportés par Louis Le Mescam, entrepreneur havrais installé à Nouméa de 1873 à 1900. L’un porte coiffe et barbe, mais sa jupe fait défaut, tandis que l’autre conserve une belle jupe, mais ne porte plus ni coiffe ni barbe initiale. La collecte, le voyage et la conservation depuis plus d’un siècle expliquent la perte de ces éléments constitutifs.
Fiche d'identité
- Provenance : Nouvelle-Calédonie (Mélanésie, Océan Pacifique)
- Ethnie : non renseigné – style du nord de la Grande terre
- Date : 19ème siècle /Matériaux : bois, pigments, fibres végétales, cheveux, plumes
- Dimensions : H 143 x l 36 cm (visage)
- N° d'inventaire : 2012.2.5
- Mode d'acquisition : probable don à la ville du Havre fin 19ème