A l'époque où vivait ce crocodile, il y a 100 millions d’années, la France était recouverte d’une mer chaude. Adapté au milieu marin, il devait certainement retourner régulièrement à terre pour pondre ses œufs.
A l’occasion de travaux routiers à proximité de Mortagne-au-Perche (Orne, Basse Normandie, France) ont été récoltés les restes d’un crocodile unique et inconnu.
Décrit par Stéphane Hua en 2007, il s’avère qu’il s’agit d’un nouveau genre et d’une nouvelle espèce nommée Oceanosuchus boecensis. Cet holotype* a été déposé et fait aujourd’hui partie des trésors des réserves du Muséum d’histoire naturelle du Havre.
Sa datation, du Crétacé et plus précisément du Cénomanien inférieur, nous ramène 100 millions d’années en arrière, au temps où la France était recouverte d’une mer chaude dans laquelle prospérait une riche faune tropicale (ammonites, éponges…).
Crocodile adapté au milieu marin, Oceanosuchus devait certainement retourner régulièrement à terre, notamment pour y pondre ses œufs. La forme de son crâne et de ses dents fines nous indique une alimentation à base de poisson.
La découverte de ce crocodilien en Normandie est très intéressante car elle permet de mieux connaître la paléobiogéographie* de l’époque et d’ajouter une nouvelle espèce à la famille des Pholidosauridés qui est encore mal connue, notamment en Europe.
*Holotype : spéciment particulier qui a servi à décrire pour la première fois une espèce ou un autre taxon (genre, famille,...)
*Paléobiogéographie : science de la répartition géographique des êtres vivants lors des époques géologiques.
Collecteur/Donateur : Patrick Rogron
Pour aller plus loin :
Hua S. , Buffetaut E. , Legall C. , Rogron P. – Oceanosuchus boecensis n. gen, n. sp., a marine pholidosaurid (Crocodylia, Mesosuchia) from the lower Cenomanian of Normandy (western France). – Bull. Soc. Géol. Fr., 2007, t.178, n°6, pp. 503-513.
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